L’équipe 1628films / Gripmedia a réalisé à nouveau la production vidéo officielle de la Saintélyon 2024, coproduite par la Région Auvergne-Rhône-Alpes et la société organisatrice Extra Sports. Une mission à plusieurs dimensions avec comme point d’orgue la réalisation d’un format long (tout est relatif) de 26 minutes destiné à une diffusion télévision nationale et internationale. Nos autres missions ont consisté à la réalisation d’un ours news destiné aux médias, dès le dimanche matin, un clip court de type highlight diffusé le mardi, des story qui seront publiées à l’ouverture des inscriptions et un teaser pour l’édition 2025 de la Saintélyon.
En parallèle nous avons collaboré au Live, assuré par 8 Mont-Blanc en fournissant notamment les images de drone du départ à Saint-Etienne. Par ailleurs, nos cadreurs ont transmis au community management d’Extra Sports des vidéos verticales destinées à alimenter les stories des réseaux sociaux de la SaintéLyon.
saintéLyon aftermovie clip court
SaintéLyon 2024 reel
L’équipe du projet
Journaliste-réalisateur : Stéphane Durand
Monteur : Daniel Renard
Cadreurs : Fabien Gras, Nicolas Favre, Olivier Jean, Fafa Cassing, Robin Cretinon, Hervé Doulat
Ingénieur du son : Sylvain Dutang
stagiaire : Joachim Subtil
Chargée de communication Région Auvergne-Rhône-Alpes : Christel Jaricot
A propos de la Saintélyon
La SaintéLyon, course nocturne mythique entre Saint-Étienne et Lyon, est bien plus qu’un simple événement sportif : elle est le reflet d’une histoire riche et évolutive qui traverse les décennies. Ce trail, aujourd’hui mondialement reconnu, a su se réinventer tout en conservant son essence originelle, alliant défi personnel et esprit collectif.
Les débuts : une aventure hivernale
L’histoire de la SaintéLyon commence en 1951. À l’époque, il ne s’agit pas d’une course compétitive, mais d’une randonnée organisée par un groupe d’amis passionnés de nature et de sport. L’idée est simple : relier Saint-Étienne à Lyon à pied, de nuit, en empruntant des chemins de campagne. À cette époque, la course traverse des villages endormis et des paysages vallonnés, dans une ambiance conviviale et sans chronomètre.
La première édition officielle en tant qu’événement structuré a lieu en 1952, avec une vingtaine de participants. Le parcours, déjà exigeant, attire peu à peu des amateurs de sport en quête d’aventure. C’est un défi unique, où le froid, la nuit et la distance ajoutent une dimension épique.
L’évolution vers une course compétitive
Dans les années 1970, la SaintéLyon amorce un tournant. Alors que la course à pied gagne en popularité en France, l’événement s’ouvre aux compétiteurs. Des chronomètres sont introduits, et le nombre de participants augmente progressivement. Cependant, l’esprit initial de la course reste présent : un mélange de défi personnel et de camaraderie.
Les années 1980 marquent un autre changement. La SaintéLyon commence à attirer des coureurs de renom, curieux de tester leurs capacités sur ce parcours exigeant. Les routes de campagne cèdent peu à peu la place à des sentiers plus techniques, rendant le parcours encore plus captivant.
La montée en puissance du trail
Dans les années 2000, la discipline du trail running connaît un essor spectaculaire, et la SaintéLyon en bénéficie directement. Elle devient l’un des rendez-vous incontournables de la saison pour les coureurs de fond et les amateurs de trails nocturnes. Le parcours évolue régulièrement, passant par des chemins variés et parfois inédits, avec un dénivelé cumulé d’environ 2000 mètres.
La course propose aussi plusieurs formats pour s’adapter à tous les niveaux : ultra, relais, semi ou encore randonnées nocturnes. Cette diversification attire des participants venus des quatre coins du monde. Chaque édition réunit désormais plus de 17 000 coureurs, faisant de la SaintéLyon l’une des courses les plus populaires d’Europe.
Un symbole intemporel
Aujourd’hui, la SaintéLyon est bien plus qu’une simple épreuve sportive : c’est une tradition. Elle combine l’innovation et l’héritage, reliant des générations de passionnés. Affronter les rigueurs de la nuit hivernale, traverser des forêts enneigées ou boueuses et atteindre Lyon au petit matin reste une expérience unique, marquant profondément chaque participant.
La SaintéLyon demeure un témoignage vivant de l’évolution de la course à pied en France et une ode à la persévérance humaine face aux éléments.
En savoir plus
Voir notre article sur la SaintéLyon 2023.
Accéder au site de l’organisateur.
La SaintéLyon vue par Thomas
La SaintéLyon, cette mythique course nocturne reliant Saint-Étienne à Lyon, est bien plus qu’une épreuve sportive : c’est une aventure humaine, un défi personnel, une immersion dans une nuit hors du commun. Chaque année, des milliers de coureurs, amateurs et aguerris, s’élancent sur ce parcours de 82 kilomètres cette année, mélange de chemins vallonnés et de routes glacées. Voici l’histoire d’un de ces coureurs, Thomas.
23h30
Il est 23 heures 30 à Saint-Étienne, et le thermomètre frôle les -2°C. Sous un ciel dégagé, Thomas ajuste son sac à dos, vérifie sa lampe frontale et respire profondément. Cela fait des mois qu’il s’entraîne pour cet instant. À ses côtés, des centaines de silhouettes emmitouflées s’agitent, entre excitation et appréhension. Le compte à rebours démarre : 10, 9, 8… L’arche de départ s’illumine, et les premiers pas résonnent sur l’asphalte. La SaintéLyon est lancée.
Les premières heures sont euphoriques. La lumière des frontales danse sur les sentiers comme un serpent luminescent. Thomas se sent bien, porté par l’énergie collective et l’adrénaline. Le silence de la campagne est entrecoupé par les conversations, les rires et le bruit des chaussures frappant la terre gelée. Mais il sait que l’euphorie ne dure jamais : la vraie bataille commence après.
Sainte-Cath’
Aux alentours du 30ᵉ kilomètre, dans les montées de Sainte-Catherine, la fatigue commence à mordre. Les jambes de Thomas deviennent lourdes, et le froid s’infiltre malgré les couches de vêtements. Il s’arrête à un ravitaillement, engloutit un morceau de banane et un bouillon chaud. « Allez, courage », murmure-t-il en reprenant la route. Le paysage change : les chemins deviennent plus techniques, parfois boueux, parfois verglacés. Les coureurs avancent en file indienne, concentrés, évitant les chutes.
Au 50ᵉ kilomètre, la solitude s’installe. Le peloton s’étire, et les lampes frontales semblent de plus en plus éloignées. Thomas lutte contre le sommeil. Chaque pas devient un effort monumental. Dans sa tête, une petite voix lui chuchote d’abandonner, mais une autre, plus forte, lui rappelle pourquoi il est là : dépasser ses limites, prouver qu’il peut aller au bout.
Aube rouge
À l’approche de Lyon, l’aube commence à poindre. Un timide halo rosé colore l’horizon. Cette lumière réchauffe le cœur de Thomas. Les derniers kilomètres, bien que douloureux, sont portés par une nouvelle énergie. Le bruit de la ville se fait entendre, et les encouragements des spectateurs redonnent vie à ses jambes fatiguées. La dernière ligne droite arrive : les pavés du centre-ville de Lyon.
Thomas franchit la ligne d’arrivée à la halle Tony Garnier, exténué mais triomphant. Une médaille autour du cou, un sourire timide sur le visage, il s’effondre sur une chaise. Tout autour de lui, d’autres héros anonymes se félicitent, échangent leurs expériences. La SaintéLyon n’est pas qu’une course ; c’est une épopée, un voyage intérieur qui laisse une empreinte indélébile.
Thomas sait déjà qu’il reviendra. Parce que la SaintéLyon, une fois qu’on l’a vécue, ne vous quitte jamais vraiment.