La Saintélyon est une course entrée dans la légende notamment parce qu’elle se déroule de nuit à l’entrée de l’hiver. Et que les conditions sont donc souvent difficiles, voire franchement douloureuses… 2025 aura donc été une exception avec des températures plutôt clémentes et une absence totale de précipitation, pluie ou neige. Même le vent avait décidé de faire une pause… Une nuit tranquille donc dans les Monts du lyonnais pour les coureurs, les bénévoles et notre équipe, dans le cadre de cette SaintéLyon 2025.
SaintéLyon : notre mission
Comme d’habitude, notre mission consiste à réaliser les images de la course, utilisées dans l’ours news destiné aux médias et rédactions, le clip récapitulatif ou highlight et enfin un format long de 13 minutes destiné à la télévision.
Par ailleurs, nous avons prêté main forte à la réalisation du Live de la SaintéLyon en offrant nos images de drone du départ à la réalisation du direct.
Vidéo SaintéLyon 2025
L’équipe de la prod vidéo de la SaintéLyon 2025
cadreurs : Hervé Doulat, Denis Bois, Olivier Jean, Elouan Bellot, Fafa Cassing
monteurs : Robin Cretinon, Daniel Renard
journaliste : Stéphane Durand
A propos de la SaintéLyon
La course Saintélyon : une épopée nocturne entre tradition et dépassement
Introduction
Dans le paysage sportif français, certaines épreuves transcendent la simple compétition athlétique pour devenir de véritables phénomènes socioculturels. La Saintélyon, course à pied nocturne reliant Saint-Étienne à Lyon, en est une illustration paradigmatique. Créée en 1978, cette course de près de 70 kilomètres se déroulant chaque premier week-end de décembre est bien plus qu’un défi physique extrême ; elle est un rituel collectif, une épreuve initiatique et un événement marquant dans l’agenda du sport populaire. Cette présentation propose d’analyser la Saintélyon sous ses multiples dimensions : son histoire et son évolution, ses caractéristiques techniques et organisationnelles uniques, l’expérience vécue par ses participants, et enfin, sa place symbolique dans l’imaginaire de la course hors-stade.
I. Genèse et évolution : de l’initiative locale au géant national
La Saintélyon naît en 1978 d’une idée simple mais audacieuse : organiser une course reliant deux grandes villes rivales, Saint-Étienne et Lyon, en traversant les monts du Lyonnais de nuit. À sa création, elle rassemble une poignée de coureurs aguerris, souvent issus du milieu du ski de fond ou de la spéléologie, attirés par le défi inédit. L’esprit était alors pionnier, empreint d’aventure et de débrouillardise.
Au fil des décennies, l’épreuve a connu une croissance exponentielle, suivant l’engouement général pour la course à pied et plus spécifiquement pour les épreuves d’ultra-distance et de trail. D’une centaine de participants à ses débuts, elle en accueille aujourd’hui plus de 13 000, répartis sur plusieurs formats (le « Semi » de 44 km, le « Classique » de 70 km, et des relais). Cette massification a nécessité une professionnalisation de l’organisation, portée par le club stéphanois de la « Police Sport Énergie », devenant un événement d’envergure nécessitant des milliers de bénévoles et un important dispositif logistique et sécuritaire. La Saintélyon a ainsi su évoluer sans perdre son âme, passant d’une aventure confidentielle à un rendez-vous incontournable, tout en conservant son caractère exigeant.
II. Caractéristiques techniques : le triptyque nocturne, hivernal et urbain/montagnard
La singularité de la Saintélyon repose sur un triptyque de contraintes qui définit son identité et sa difficulté.
- La nuit : Courir de 23h30 (départ du Classique) à l’aube constitue l’élément central de l’épreuve. Cela bouleverse les repères biologiques (rythme circadien, gestion du sommeil) et sensoriels. La vision est réduite au cône de lumière du frontal, isolant le coureur dans une bulle et amplifiant les sons et les sensations. La nuit transforme le paysage, rend le parcours plus mystérieux, et instaure une intimité particulière au sein du peloton. C’est un combat contre l’inconfort psychologique de l’obscurité.
- L’hiver : Début décembre sous les latitudes lyonnaises signifie froid (souvent proche de 0 °C), humidité, et parfois neige ou boue. La gestion thermique est un défi constant : éviter l’hypothermie au départ et aux ravitaillements, sans pour autant surchauffer à l’effort. Les conditions météorologiques deviennent un adversaire à part entière, ajoutant une couche d’incertitude et d’âpreté à l’épreuve.
- Le parcours : D’une longueur d’environ 80 km cette année pour un dénivelé positif avoisinant les 2000 m, le trajet est un habile mélange. Il quitte le cœur urbain de Saint-Étienne pour s’enfoncer rapidement dans les sentiers forestiers et les chemins agricoles des monts du Lyonnais. Cette séquence, longue et exigeante, constitue le corps de l’épreuve. Puis, en approche de Lyon, la course retrouve un caractère plus urbain, pour se conclure dans l’emblématique Halle Tony Garnier. Cette alternance entre rural et urbain, entre sentier technique et route, requiert adaptabilité et résistance mentale.
III. L’expérience du participant : du défi physique au rite de passage
Pour le participant, la Saintélyon est une aventure totale qui engage le corps et l’esprit sur une durée pouvant excéder douze heures.
- La préparation : Elle est longue, souvent initiée des mois à l’avance. Elle combine un entraînement physique spécifique (volume, dénivelé, sorties nocturnes) et une préparation logistique méticuleuse (choix du matériel : frontal, vêtements, nutrition). Déjà, le coureur entre dans une bulle mentale focalisée sur l’objectif.
- Le déroulement de l’épreuve : La course se vit comme un voyage aux phases psychologiques marquées. Après l’excitation collective du départ, la traversée nocturne des monts du Lyonnais est une période d’introspection, de lutte contre la fatigue et les doutes. Les ravitaillements, véritables oasis de chaleur et de solidarité animés par les bénévoles, sont des points de repère cruciaux. L’arrivée de l’aube, souvent dans la dernière partie du parcours, apporte un regain psychologique symboliquement très fort. L’entrée dans Lyon et la dernière ligne droite dans la halle, sous les applaudissements du public, provoquent une libération émotionnelle intense.
- Le sens de l’épreuve : Au-delà de la performance chronométrique, finir la Saintélyon est vécu comme une victoire sur soi-même, un rite de passage. L’épreuve forge un sentiment d’appartenance à une communauté spécifique, celle des « anciens de la Saintélyon », unis par le souvenir partagé de la souffrance et de l’accomplissement. La médaille et le T-shirt finisseur sont des trophées chargés de sens.
IV. Dimensions symboliques et culturelles
La Saintélyon a construit une mythologie propre qui dépasse le cadre sportif.
- Le rituel annuel : Son calendrier immuable (premier week-end de décembre) en fait un point de repère saisonnier. Pour beaucoup, c’est la clôture de la saison de course avant la trêve hivernale.
- La symbolique des villes : Elle incarne une connexion, voire une réconciliation symbolique, entre Saint-Étienne et Lyon, deux cités historiquement en rivalité (notamment sportive). Elle crée un lien physique et humain entre deux métropoles.
- Un événement populaire et inclusif : Malgré sa difficulté, elle reste une épreuve ouverte, accueillant des champions internationaux comme des coureurs lambda visant simplement l’exploit personnel. Cet aspect démocratique est fondamental à son succès.
- La fête et la solidarité : L’événement génère une ferveur particulière. Des milliers de supporters, familles et bénévoles bravent la nuit et le froid pour accompagner les coureurs, créant une chaîne de solidarité exceptionnelle. L’ambiance dans la Halle Tony Garnier à l’arrivée, chaude et bruyante, contraste radicalement avec le silence des sentiers nocturnes, achevant de faire de l’arrivée un moment de liesse collective.
Conclusion
La Saintélyon se présente donc comme un objet d’étude riche, à la confluence de l’histoire du sport, de la sociologie des pratiques corporelles et de l’anthropologie des rituels contemporains. Elle est à la fois une course d’ultra-distance exigeante, un phénomène de masse parfaitement organisé, et une expérience intime et transformative pour chacun de ses participants. Son essence réside dans cet équilibre unique entre la rudesse d’un défi contre-nature (courir longtemps, de nuit, en hiver) et la chaleur de la solidarité humaine qui l’entoure. Plus qu’une simple compétition, la Saintélyon est une épopée moderne, un pèlerinage laïc où se jouent, chaque année, des milliers d’histoires de dépassement et d’accomplissement, tissant ainsi sa légende dans le paysage sportif français.
Crédit photo : Extra Sports
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